Avoir 14 ans un mois d'aout

08:55


billet d humeur amour adolescent


J'avais 14 ans et mes vacances avaient l'odeur de la résine de pin chauffée au soleil. 1 mois entier à vivre pieds nus, sans horaire, au grès du soleil qui se lève et se couche. Un mois de liberté pure. Etre réveillée par le soleil qui illumine la toile de tente, partir rouleau de papier toilette sous le bras aux blocks au bout du chemin, en pyj, la tignasse en bataille. Mélanger deux mini paquets de céréales dans son bol ( le combo Miel Pops et Nesquik était mon préféré), observer les écureuils qui font la course dans les pins au dessus de nous. Bailler. Répartir sa journée entre rejoindre ses amis à la piscine et descendre à la plage en bas de la Dune. Accueillir les nouveaux du groupe, parler anglais comme une vache espagnole mais en pire. On était tous là, français, allemands, hollandais et italiens principalement. Etre qui on veut, qui on est, sans les étiquettes pesantes du collège. Se comparer aux autres filles, envier leurs jambes fines et longues et leur ventre qui ne fait pas de bourrelet quand elles s'assoient en tailleur sur le sable. Surveiller le programme des animations du soir, avoir une table de copains gigantesque et finalement s'installer tous ensemble derrière le cour de tennis pour fumer des cigarettes alors que je n'aimais même pas ça. Rire comme des tordus, faire beaucoup trop de bruit et finir la soirée sur la Dune de Pyla allongés dans le sable en laissant l'immensité du ciel étoilé nous avaler tout entier. Et demain, demain recommencer. Manger des soles du bassin, des crevettes, la pastachoute qui embaume l'air, les mélanges de cacahuètes du marché, des sorbets à la poire et des crêpes au caramel beurre salé. Faire son sac de plage en n'oubliant pas son livre déjà gondolé par l'eau salée et les traces de crème solaire, et puis le paquet de Petit Prince surtout. Descendre la Dune en faisant des bonds d'astronautes et finir la course dans l'eau froide. Ecrire nos noms dans le sable mouillé comme des promesses infinies.

Vivre tout avec l'intensité de l'adolescence à son apogée. Les amitiés et les grandes histoires d'amour. Et comme j'ai aimé durant l'été de mes 14 ans. Follement. La découverte des papillons dans le ventre, des nœuds à l'estomac, des balades main dans la main et des baisers échangés en cachette. C'est beau d'aimer à 14 ans. C'est un feu d'artifices continu intérieur. J'ai aimé et j'ai beaucoup pleuré. J'ai crié aussi. Quand mes parents ne comprenaient pas que 3 ans de différence c'était rien mais rien du tout et que c'était bien plus grand que tout ça. C'est beau l'amour à 14 ans, 10 jours paraissent 2 ans. On se sépare en se promettant de se retrouver l'année d'après en espérant qu'on n'aura pas trop changé d'ici là.

Et puis, les nouveaux arrivent, le groupe bouge encore, on sèche nos larmes et le rire reprend sa place. C'est beau l'amitié à 14 ans aussi.

Je rentrais à la maison la peau café au lait, les cheveux blondis, un bocal de sable sous le bras et des épines de pins séchées, mon carnet d'adresses à nouveau bien rempli et des souvenirs plein la tête. Je me disais qu'à la rentrée j'arrêterai de me sentir complexée et que j'essaierai d'être moi-même cette fois. Mais moi-même à 14 ans c'est rapidement une autre. Alors on attendra les prochaines vacances d'été avant de refaire à nouveau connaissance.


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