Souffrance au travail : sortir la tête de l'eau
18:18
Bientôt 3 semaines que je n'ai pas publié d'article sur le blog et la raison s'explique assez aisément, mon temps était entièrement dévoué à gérer les vagues que je me prenais en pleine face.
Je ne vais pas étayer ici ce qu'il s'est passé au travail ni où quand comment , ça n'a pas sa place. Je souhaitais par contre pouvoir parler de la manière dont je l'ai vécu, partager un peu de cette expérience personnelle. De cette manière dont on arrive à sortir la tête de l'eau dans le cadre de la souffrance au travail...
Ecouter les autres c'est un peu mon dada, les accompagner dans leur réflexion, dans la prise de distance aussi. Et pourtant quand j'ai été moi-même au milieu de ce ras de marée impossible pour moi de me raisonner. Les angoisses se sont accumulées, j'ai découvert ce qu'était d'avoir la boule au ventre dès l'ouverture des yeux au réveil, d’appréhender l’ouverture de mes mails, d'appréhender chaque jour qui passait.
Une image représente bien pour moi ce que j'ai ressenti durant ces dernières semaines : cette sensation d'être en plein milieu d'une mer agitée, de prendre la tasse à chaque vague pour au final ne plus avoir assez de temps entre chacune d'elle pour respirer. Je me suis étiolée petit à petit. Je suis devenue de plus en plus petite, de plus en plus émiettée, mon socle s'est effrité. Je ne savais plus si j'étais dans le juste ou pas, si je devais me défendre, tout paraissait tellement disproportionné que je ne savais plus comment gérer mes émotions, ni prendre de décision. Je n'étais plus grand chose à vrai dire.
C'est là qu'on boit la tasse... Mais la chance que j'ai eu c'est de ne pas être seule. Le socle s'est reconstitué grâce à mon compagnon, ma famille, mes collègues qui inlassablement m'ont redonné du cadre, du vrai. M'ont aidé à penser, à tenter de relativiser, m'ont répété encore et encore que je n'étais pas responsable jusqu'à ce que ça rentre et sans jamais se lasser de le répéter, sans jamais me faire ressentir autre chose qu'un soutien indéfectible.
Et puis les sentiments c'est compliqué... Pourquoi, alors qu'on sait pertinemment que ça va finir, qu'on sait que nous n'en sommes pas responsable, que cette peur là, qui nous tient au bide n'a pas sa place, pourquoi alors qu'on sait tout ça, qu'on est capable de le dire à voix haute, pourquoi l'angoisse ne part pas? Pourquoi la fatigue nerveuse l'emporte, les larmes coulent toutes seules vous n'avez plus d'autorité sur elles, elles s'en fichent elles coulent et pis c'est tout...
Perdre le contrôle sur les événements est une chose, perdre le contrôle sur ce qu'on ressent en est une autre.
credit photo : Edward HONAKER
Je pense être loin d'être la seule personne à s'être retrouvée dans cette situation et c'est aussi pour ça que je souhaitais pouvoir en parler.
Comment éviter la noyade? En acceptant qu'on ne peut pas tout contrôler mais qu'on ne doit pas baisser les bras. Qu'on ne doit pas être prêt à tout pour que s'arrêtent les vagues. En ne pensant pas que les répétitions des mêmes phrases serinées par votre entourage ne servent à rien sous prétexte que l'angoisse a élu domicile dans votre estomac. Ces répétitions servent, elles vous encrent, les répéter vous même à haute voix vous assoit, ne vous pensez pas plus faible que vous ne l'êtes, les choses ne sont pas éternelles. Les sentiments varient, passent évoluent, ils ne constituent pas ce que nous sommes. Nous ne sommes pas nos sentiments, ils ne nous définissent pas. On se sentir faible sans pour autant être quelqu'un de faible, on peut avoir peur sans être quelqu'un qui manque de courage.
Ne restez pas seul. Parlez de ce qui se passe et surtout écrivez TOUT, gardez une trace ce qui se déroule. Si chaque jour vous semble des mois quand vous êtes au coeur de la tempête, l'ensemble des détails pourront vous être utiles par la suite et il est important de les consigner.
Pour moi, ce n'est pas encore fini mais j'ai eu une accalmie qui m'a permis de reprendre mon souffle, de reprendre de la consistance, de ne plus douter de moi, d'être prête à argumenter, à me défendre ce qui n'aurait pas du tout été le cas il y a encore 2 semaines.
Et peut être que d'ici un mois ou deux, je verrai peut être même des bénéfices à avoir surmonter tout ça. Relativiser c'est fait, passer à autre chose, cela viendra ;)
1 commentaires
Tiens bon (:
RépondreSupprimerxx
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